Ghjelusia

“Le spectacle se déroule à Murato, dans les années 70 et 80. Un village de montagne avec son médecin, son curé, ses artisans… Vannina, la fille du savetier, fait défiler la pelote du souvenir. À la manière dʼune confidence autour dʼun feu de cheminée, elle vient partager une histoire, son histoire. Celle dʼune amitié quʼelle pensait indestructible parce quʼelle y projetait toutes ses espérances dʼenfant de famille modeste. Celle qui la liait à Livia, la fille du médecin du village, que Vannina tenait pour exemple, tant pour sa beauté que pour sa culture, sa sensibilité et son intelligence.

Avec nous, dans le souffle dʼune confidence, elle évoque lʼenfance partagée, le bonheur dʼêtre ensemble, lʼadmiration quʼelle avait pour Livia, mais aussi pour toute la famille de celle-ci, à commencer par le père de son amie, le Docteur Danesi…

En devenant lʼamie de Livia, Vannina apprit la vie, les bonnes manières. Elle fréquenta une autre classe sociale que la sienne et tenta de lʼimiter pour se hisser au-delà de sa condition de fille de savetier. Cʼest dans un mélange de naïveté et dʼintelligence quʼelle a commencé dans la vie, à lʼheure où elle ne savait pas combien celle-ci était âpre.

Mais lʼombre de la fatalité plane sur cette histoire. Bientôt, les tragédies de la vie terniront ce tableau. Il y a des blessures qui séparent les êtres, des vexations qui les entraînent dans le dépit et lʼamertume. Même ceux qui sʼadorent, qui voudraient ne jamais se quitter, sont parfois les acteurs plus ou moins consentants dʼun scénario obscur et tristement humain.

La mort du frère de Livia, Lucien, dans un accident de moto, entraîne, elle et toute la famille du Duttore Danesi, dans une disgrazia. Et cʼest la rumeur qui enfle, une rumeur qui puise sa source dans la langue des villages, dans la jalousie de tous aux dépens de quelques-uns.