Tout Contre

inResidenza : “Tout Contre”

Elles sont quatre : trois femmes et la contrebasse.
Une musicienne, deux danseuses et l’instrument.

Quatre instruments, poreux, vibrants, liés, la contrebasse au centre, repère-cœur-repaire, caisse de résonnance des choses du monde, portée, transportée, caressée, frappée, chantée… ses formes et ses matières offertes au déploiement des gestes.

Évidence sensible et mystère à la fois, l’événement s’ouvre à quelque chose, une lumière. Depuis le doré léger des vagues verticales un chemin se dessine, labyrinthe transparent et pourtant touffu ; y trouver la tension juste est menacé, des tréfonds vers l’ailleurs. Au-delà de la mesure, entre-temps, autre temps.

“Tout Contre se veut une célébration de l’instrument d’abord, merveilleuse création humaine toute de bois. Beaucoup de mes pièces ont voyagé dans nos paysages naturels, et je suis passionnée de l’oeuvre de Giuseppe Penone depuis toujours, lui qui, « la nature dans la peau », parle de « retrouver l’esprit de la matière » ! Et célébration des corps et du vivant, L’Art et la Vie, L’Art dans la Vie, unique manière d’être au monde pour moi. Se laisser prendre au jeu. Sur le qui-vive.

Depuis ce désir simple et impérieux ont émergés les éléments de la scénographie : l’or miroitant des feuilles légères pour leur côté précieux, quasi sacré, la matière épaisse des couvertures de déménagement qui oriente vers un univers brut presque sauvage, la référence à Joseph Beuys et le coyote arrive vite, de même la corde de chanvre comme lien, entraide, trouver, rater, lointain hommage à un grand maitre de la danse contemporaine Steve Paxton que j’ai vu en représentation avec Lisa Nelson sur le plateau de Grammont à Montpellier chercher à construire une clôture sans y parvenir. Et toujours au cœur de mon travail dévoiler l’espace, intérieur-extérieur, franchir les limites, atteindre la transparence, toutes ces peaux s’échangeant et traversant souffles, contacts, résonances, vibrations, rythmes.“ – Michèle Ettori