Dames de la Joliette

Issues des musiques traditionnelles de méditerranée et du Brésil, les Dames de La Joliette chantent des créations, du sur-mesure à leurs voix, des compositions qui sonnent parfois comme des musiques traditionnelles ancestrales et des lignes mélodiques que l’on reconnait sans jamais pourtant les avoir entendues.

Démarche de création
Le projet de création artistique “Tamborradas de Amor” est une célébration chantante et percussive autour de la poésie d’expression féminine. Le corpus poétique se présente sous forme de 10 chansons, jeux de miroirs entre poèmes d’amour et textes de révolte allant de l’œuvre poétique de la galicienne Rosalia de Castro à la française Louise Michel. Jeux de miroirs également, entre polyphonies et polyrythmies en composant avec les timbres de voix singuliers des 5 chanteuses de cette formation. Porteuses de traditions vocales et rythmiques de Méditerranée, les Dames de la Joliette sont aussi impliquées au quotidien dans la transmission de répertoires traditionnels. Les chansons composées par Gil Aniorte Paz laissent découvrir de nouveaux horizons pour la formation, intégrant une dimension de tradition percussive réinventée par l’utilisation d’une table de frappe et de tambours à cadre pour célébrer les rythmes de fête et de danse.

La table de frappe au centre de la nouvelle création
Les Dames de La Joliette a fait fabriquer sur mesure une table de frappe par le luthier Philippe Berne. Cette table entièrement démontable s’apparente à un cajon; elle est composée de zones ayant des fréquences et des timbres divers. La table rassemble les musiciennes autour d’un même instrument et permet de renouer avec la tradition du chant a cappella. Elle crée un nouveau tableau scénique, visuellement, et cette invitation du public à table, un moment d’intimité dans le spectacle.

Choix d’un chant corse chanté par des femmes
Les Dames de La Joliette envisagent d’inclure un chant du patrimoine corse dans la nouvelle création, revisité par Gil Aniorte, directeur artistique du projet. Le point de départ de cette recherche a été la découverte du fond musical de la Phonothèque du musée de la Corse et du fond Quilici. Dans l’histoire des musiques corses, le chant féminin semblerait plutôt lié à l’espace privé, au répertoire sacré, mais cette résidence permettra de faire une incursion dans le répertoire insulaire et d’investiguer du côté des chants de travail. La présence d’Annie Maltinti – musicienne et anthropologue de formation initiale – facilitera ce travail. En effet, formée par intermittence durant quelques années au Centre d’art polyphonique de Corse à Sartène, celle-ci s’est initiée au répertoire corse et a participé à des actions de collectage aux côtés de Georges Ravis-Giordani pour la revue universitaire de l’université de Provence, Strade – chants interprétés lors des cérémonies de compérage de la Saint-Jean.