À propos
inResidenza : Messapica
« de la Terre entre deux Mers », par Giorgia Santoro & Stefano Battaglia
Explorer le patrimoine culturel, l’appartenance, la mémoire collective de toute une communauté à travers une restitution musicale située à l’époque contemporaine et libérée du répertoire et du folklore, signifie jeter un pont imaginaire sur des millénaires d’histoire, entre l’archaïsme d’éléments culturels dépourvus de toute documentation et un présent qui défie la capacité de projection que ce signal ancien est encore capable de dégager à travers les âges, en restant dans une pureté originelle idéale, vierge de l’inévitable combustion avec les transformations séculaires et de la multiplicité des contaminations.
Le défi devient d’autant plus fascinant quand les deux instruments qui dialoguent, la flûte et le piano, incarnent explicitement ce voyage millénaire : la flûte parce que, bien que nous la connaissions aujourd’hui pour ses infinis raffinements de timbre et ses poignantes capacités lyriques, elle est l’instrument de musique primitif par excellence, né des os creux des animaux ou des roseaux creux de certaines plantes ; le piano parce que, par sa genèse, il est une manifestation de la modernité sophistiquée, étant l’évolution extrême et “manipulée” de deux instruments traditionnels très différents : le tambour et la harpe (la lyre, la cithare).
Le dialogue entre ces deux instruments conduit donc inévitablement à une actualisation des sources traditionnelles, qui sont d’ailleurs les paramètres sur lesquels nous avons voulu concentrer notre capacité à projeter une tradition archaïque et surtout mystérieuse : les sons, les hymnes, les chants, les danses, les rites funéraires des nécropoles, les pratiques magiques et les phénomènes de possession, presque comme s’il s’agissait d’un journal de recherche sur la reconstruction du rituel musical dans sa fonction sempiternelle, du VIIe siècle avant J.-C. jusqu’à nos jours.
Avec une référence particulière aux chants monodiques, à la mattinata, à la serenata, au canto all’uovo, aux stornelli, aux arias (comme celle de San Cosimo alla macchia), des chants polyphoniques, des musiques dédiées à la danse comme la pizzica et la tarantella, utilisées pour accompagner le rituel de la libération et le rituel du serpent. Des références non issues du répertoire, mais remises au goût du jour dans le but de placer ces traditions dans le monde contemporain et de les projeter dans les langages de la musique actuelle, sans jamais perdre l’origine tribale et le cœur dévotionnel de la conception de base.
[Sortie de Résidence : GRATUIT]
Artisti
• Giorgia Santoro – flûtes
• Stefano Battaglia – piano